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Ville de Genève
«Aucune raison d’avoir des noms de rue de femmes!»

Séance du Conseil municipal du 29 octobre 2024.
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En bref:
  • Une motion propose des noms féminins pour les futures rues du quartier PAV.
  • La motion a été adoptée avec une large majorité au Conseil municipal.
  • Seules 16% des rues de Genève portent actuellement un nom féminin.
  • Les propositions doivent respecter des critères spécifiés par la Commission cantonale de nomenclature (CCN).

«Pourquoi fait-on de la discrimination envers les hommes en 2024? Et c’est une femme qui le dit!», s'époumone Cathy Jacquier. Mardi, lors du Conseil municipal de la Ville de Genève, l’élue UDC s’est vivement opposée à une motion déposée par le Vert’libéral Yves Herren, proposant qu’une majorité des rues du futur quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV) – Acacias 1- porte un nom féminin.

Une hérésie pour Cathy Jacquier: «Il n’y a pas de raison d'avoir des noms de rue de femmes! On donne un nom de rue pour des causes, des choses valables mais pas parce que l’on a des cheveux longs», a-t-elle ajouté.

De vives réactions n’ont pas tardé dans l’hémicycle. La conseillère municipale MCGE Danièle Magnin a qualifié ces propos de «consternants». Alfonso Gomez, quant à lui, les a décrits comme «outranciers, voire trumpistes!» Il n’en fallait pas plus pour que les soutiens à l’UDC manquent: la motion a été acceptée par 54 voix contre 6.

«Les nouvelles rues devront en majorité rétablir une inégalité tout à fait injustifiée du poids de l’histoire et de la société patriarcale, a déclaré le conseiller administratif, à tête du Département des finances, de l’environnement et du logement. Et Alfonso Gomez de rappeler qu’actuellement, seules 16% des rues de la Ville portent le nom d’une figure féminine.

En lien avec le quartier

Reste à savoir quelles personnalités seront retenues. Olivier Gurtner, président de la Commission de l'aménagement et de l'environnement, précise que cette motion concerne uniquement de nouvelles rues d'un quartier tout aussi nouveau.

L’élu socialiste souligne que la Commission cantonale de nomenclature (ndlr: organe spécialisé du canton chargé de l’attribution des noms géographiques) a spécifié toute une série de critères à respecter: «Il ne s’agit pas simplement de choisir un nom de femmes pour une rue, mais de proposer des personnalités qui ont eu un passé, une vie en lien avec le quartier.»

Grisélidis-Réal aura-t-elle enfin sa place?

La Ville de Genève a déposé durant le mois d’octobre un dossier auprès de la Commission cantonale de nomenclature (CCN) pour faire aboutir deux dossiers restés en suspens.

Le premier concerne Grisélidis Réal - écrivaine, peintre, prostituée et défenseuse des droits des travailleurs et travailleuses du sexe - décédée le 31 mai 2005 et enterrée au cimetière des Rois. La Ville a identifié une place actuellement sans nom officiel dans le quartier des Pâquis, à l’angle de la rue Philippe-Plantamour et de la rue du Léman, afin de rendre hommage à la militante.

Par deux fois auparavant une rue Grisélidis Réal a été refusée. En cause, l’opposition d’habitants. En 2020, la CCN avait proposé de rebaptiser la rue Jean-Violette près de l’hôpital, sans succès. Échec similaire en 2022, lorsqu’un hôtel s’était opposé à un changement de nomenclature sur un tronçon de la rue de Zurich, aux Pâquis. Des pétitions avaient à chaque fois été lancées.

Place de la Petite-Fusterie renommée

Le deuxième dossier concerne Ruth Fayon, qui a survécu à la déportation et aux camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Décédée en 2010, cette personnalité avait reçu quatre ans auparavant la médaille «Genève reconnaissante», ainsi que la Légion d’honneur française.

Le Conseil administratif propose de renommer en son honneur la place de la Petite-Fusterie, située en plein centre-ville, près de la rue du Rhône, dans la prolongement de la place de la Fusterie. Son changement de dénomination ne modifierait pas le nom de la place de la Fusterie.

Depuis 2020, 29 voies (rues, places parcs et chemins) ont été féminisées en ville de Genève.

LFA

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